Convention RRX 2017 : debriefing

Les 17 et 18 mars derniers s’est tenue la convention des Rencontres Rôlistes de l’X, à l’école Polytechnique de Palaiseau. Cette convention se déroule chaque année en février ou mars et propose les éléments suivants :

  • Des parties de jeu de plateau en accès libre
  • Des tournois thématiques autour de jeux dédiés (cette année, Zombicide)
  • Surtout, des parties de JdR !

Ces dernières se répartissaient en trois rondes (samedi après-midi, samedi soir et dimanche après-midi). La première ronde totalisait pas moins de 16 parties de jeu de rôle différentes, contre 12 le samedi soir et seulement 6 le dimanche après-midi. Autant dire qu’il y en avait pour tous les goûts…

Vos serviteurs – Nicolas “Nippo” Pottier et Benoit Huot – y étaient. Retour d’expérience.

Benoit Huot : Considérations générales

Pour bien organiser la convention, l'équipe de Faerix proposait aux MJ de présenter en ligne les scénarios qu'ils souhaitaient mener. Ainsi, les joueurs prévoyants pouvaient s'inscrire en amont.

Un gros mois avant la convention, les accès au site sont plutôt calmes, mais la machine à jouer s’emballe la semaine juste avant la convention. Ainsi, à peine quelques parties étaient proposées sur faerix.net pendant de nombreuses semaines. Quinze jours avant, le rôliste en quête de parties pourra observer un premier réveil, avec un bond dans le nombre de parties proposées. Et la dernière semaine, c’est l’orgie, avec encore de nouvelles parties auxquelles s’inscrire, comme si les MJ se disaient “M…, faut vite que je propose mon scénario sinon je n’aurai pas de joueurs”.

Seulement, cette orgie dans la dernière semaine a un revers : les tables à 4-6 joueurs se remplissent vite, surtout lorsque le thème est accrocheur. Si vous souhaitez jouer à une partie précise, mieux vaut vous inscrire en amont. Alternativement, la profusion de parties proposées laissait de nombreuses tables incomplètes et permettait aux touristes de s’inscrire sur le pouce, ce qui est une très bonne chose.

Nicolas “Nippo” Pottier : Entrée en scène

Arrivé en RER, j’entame la montée des marches, très pentue, longue, qui mène à la convention. Je sais qu’il est difficile d’entrer à l’École Polytechnique, mais je ne me doutais pas que ces critères draconiens englobaient aussi l’accès au bâtiment même !

Le temps de prendre mon badge à l’entrée avec mon nom et mon pseudo, je me dirige vers le hall. Mon œil est attiré par les magnifiques vitrines, les bustes et inscriptions qui témoignent du passé prestigieux de l’endroit. Une fois arrivé sur les lieux, un grand hall cimenté avec une statue qui me rappelle vaguement un escarpin noir planté dans un cube de pierre, je me dirige vers le bureau des parties… enfin le mur, où le staff a scotché le résumé des parties de la ronde de l’après-midi ; pour regarder si de nouvelles parties ont été proposés depuis ma dernière visite sur le site web, et savoir à quoi ressemble ma fiche…

Benoit Huot : Le protocole Proserpine

Je maîtrisais l’après-midi une partie des Secrets de la Septième Mer pour une table de six joueurs. Le scénario mettait en scène un code secret (le protocole Proserpine) et les PJ devaient visiter quelques îles pour en savoir plus. Pour l’occasion, j’avais préparé quelques aides de jeu (messages codés, grille de chiffrement…), qui s’ajoutaient au lot habituel. Oui, j’avoue, j’ai surexploité certains articles de PTGPTB : Sagesse conventionnelle, Rien de convenu en convention, Fiches d'aides maison, Une aide de jeu utile ou encore Les accessoires, c'est essentiel.

La partie s’est très bien déroulée, avec des joueurs motivés par le thème. Deux grands débutants s’étaient joints à la table et, si le début de la séance les a un peu désarçonnés, ils ont réussi à se couler dans le groupe par la suite. Notez d'ailleurs que les débutants ont tendance à regarder leur fiche pour savoir quoi faire, donc n’hésitez pas à les relancer en leur disant qu’ils peuvent faire plus que ce qui est écrit. C’est du jeu de rôle, pas du jeu de plateau !

À titre personnel, j’ai regretté d’avoir dû finir la partie en mode “Je vous déballe tout quand vous interrogez le gars” mais j'aurais dû mieux prévoir. S'il faut compter 1 heure de jeu par événement majeur, il faut également anticiper le temps pour la présentation du jeu avec le lancement de l’intrigue, un combat d’initiation, le boss de fin… plus les digressions des joueurs. Et ces petits éléments bout à bout prennent bien une heure à eux seuls donc ne les oubliez pas !

Ah oui, un dernier petit truc : demandez à vos joueurs s’ils fument au début de la partie (pour prévoir la coupure nicotine nécessaire) et pensez à faire une pause en milieu de séance. Cela permet de recharger les batteries pour finir en beauté.

Nicolas “Nippo” Pottier : Action !

En plus d’être ma première participation, les RRX furent aussi ma première expérience de maîtrise en convention, exercice un poil stressant car bien qu’ayant de la bouteille, savoir gérer mon temps n’a jamais été un de mes points forts. Pour l’occasion j’avais choisi d’animer une partie de Brigade Chimérique, un JdR de super-héros pulp très simple à prendre en main, ce qui est parfait lorsqu’on est susceptible se retrouver avec des débutants à la table. Contrairement à mon compère Benoit, j’ai préféré voyager léger, n’emportant que le matériel strictement nécessaire. C’est bien dommage, car une fois sur place j’ai découvert qu’on avait accès à un système audio et des projecteurs - ça en aurait jeté question ambiance.

J’avais préparé six prétirés pour quatre joueurs, afin de réduire les risques qu’un joueur se retrouve à incarner quelqu’un qu’il n’apprécie pas. Qui plus est, j’avais laissé un certain nombre d’informations sur leur personnage au choix du joueur (son apparence physique, ses contacts, son caractère, l’aspect de ses pouvoirs…) pour que celui-ci puisse se l’approprier. Le scénario (que j’avais fini d’écrire dans le RER vers les RRX), intitulé sobrement Vol au muséum d’histoire naturelle, est une aventure conçue en utilisant la technique des scénarios en nœuds ptgptb de The Alexandrian.

Bien que le groupe soit composé uniquement de néophytes, tout le monde se prend rapidement au jeu et donne du sien pour faire avancer l’enquête dans la bonne humeur. J’aimerais créditer cet entrain aux prétirés, qui étaient compétents dans leur domaine de prédilection sans jamais exceller, ce qui a forcé à la coopération.

Les quatre heures qui nous restent passent rapidement et la confrontation finale se termine quelques minutes avant la fin de la première ronde. Je passe en mode narratif pour boucler les conséquences de l’affrontement et expliquer les quelques points de l’intrigue qui avaient échappé aux joueurs.

Conférence PTGPTB – Management et JdR : le cycle de vie d’un groupe de jeu

Nicolas “Nippo” Pottier : The Show Must Go On

Drainé mais content, je me dirige vers le coin restauration où les organisateurs s’affairent à préparer sandwichs et crêpes. Une collation plus tard, je m’installe confortablement dans un grand amphi pour la conférence de Benoît sur la similarité entre l’évolution d’un groupe de jeu et celle d’une équipe au sein d’une entreprise. Notre confrère parle vite, mon stylo a du mal à suivre son rythme, mais il parle bien. Petit sentiment de tristesse lorsqu’il aborde l’étape de la stagnation ; je redouble d’attention pour grappiller des conseils pour mon propre groupe.

Benoit Huot : MJ, orateur, même combat !

Nous avions proposé une conférence de 40 minutes, où ont été abordées les 6 étapes d’évolution d’un groupe de jeu ptgptb : constitution, conflit, normalisation, plénitude, stagnation, dissolution. Si vous n'avez pas eu la chance d'y assister, vous pouvez toujours vous rattraper en consultant la présentation ici.

La fin de la conférence a vu le traditionnel jeu de questions/réponses. Ces dernières ont eu le mérite de souligner un point fondamental de ce genre d'intervention : l’aura symbolique que vous revêtez en tant que maître de cérémonie. À partir du moment où vous présentez une conférence, vous êtes perçu comme détenteur d’une autorité sur le sujet et supposé compétent pour répondre aux questions! ;) Vous êtes comme un professeur face à sa classe. Attendez-vous donc à sortir du cadre strict de la conférence pour aborder des sujets.

Si vous savez mener une séance de JdR face à un groupe de joueurs, vous savez mener une conférence face à un auditoire.

Enfin, on nous a demandé si PTGPTB prenait des articles de création française. Sachez que, s’il y a moins d’une dizaine d’articles de ce type sur les plus de 500 du site, nous ne sommes pas opposés à des contributions de nos lecteurs. Elles passent toutefois par un comité éditorial pour être validées : après tout, si nous proposons des traductions, la moindre des choses est que la création française que nous proposons soit au moins du même niveau que nos textes VO et qu’elle ne fasse pas doublon avec un article déjà en ligne.

Nicolas “Nippo” Pottier : La nuit nous appartient

Peu de temps avant la nouvelle ronde de parties, je me rabats sur du jeu de plateau avec une bonne partie de Zombicide: Black Plague, la version médiévale du jeu coopératif d’extermination de zombies à succès. Nous évitons plusieurs fois de justesse une fin prématurée de la partie, notamment lors de la pioche miraculeuse d’une fiole de souffle de dragon qui a permis de vider d’un seul coup une salle emplie d’une douzaine de zombies qui avait acculé deux personnages. Mais nous sortons finalement victorieux.

Après une bonne nuit de sommeil sur les lits de camp mis à disposition, c’est le ventre plein de crêpes que je quitte les Rencontres Rôlistes de l’X. C’est l’occasion de faire un bilan, et cette excursion à Polytechnique se présente comme positive.

L’organisation était au poil : le staff s’est montré réactif, les prix à la buvette étaient corrects, les salles mises à disposition se sont révélées calmes et un membre du staff passait régulièrement pour servir thé ou café lors des parties. Il y avait un vaste panel de jeux de plateau en libre accès dans le hall ainsi que deux consoles pour les personnes un peu plus “électroniques”. Sans compter que le cadre de la manifestation est plutôt agréable.

Un conseil cependant, inscrivez-vous en amont aux tables qui vous intéressent. Il est toujours possible de rejoindre une partie au dernier moment mais ce n’est absolument pas garanti… La mise en place spontanée de parties est envisageable, mais difficile à mettre en œuvre.

D’un point de vue plus personnel, je suis content de constater que les paris que j’avais pris pour la maîtrise de ma première partie de convention se sont avérés payants : choix d’un jeu simple mais atypique, intrigue non linéaire, laisser les joueurs créer leur propre interprétation de chaque prétiré plutôt que d’imposer des personnages très typés. Tout le monde s’est amusé et je n’ai presque pas eu à recadrer les joueurs. C’est une ambiance et une atmosphère qui changent de ma table habituelle mais ce n’est pas une mauvaise chose pour autant.

Tombola

À la fin de la convention, les RRX proposent une tombola (gratuite) avec des lots rôlistes offerts par des sponsors. Nous avions plein de p-books (les ebooks, version arbre mort) d’une édition précédente et les orgas étaient en demande de lots… Du coup, nous leur avons cédé notre dernière quinzaine d’exemplaires. Bonne lecture pour les gagnants des p-books!

Nicolas “Nippo” Pottier : Le mot de la fin

En conclusion, j’ajouterai sobrement que si l’année prochaine (ou les suivantes), vous avez l’occasion d’aller aux Rencontres Rôlistes de l’X, faites-y un tour, c’est sympatoche !

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