La partie de D&D n’aura pas lieu
Coup de gueule d’Al Bruno n°18
© 2006 Al Bruno
Avertissement : ce qui suit est susceptible d'offenser les gens qui n'aiment pas le hors-sujet, qui détestent les fautes de frappe, les ours et les dessins animés bizarres.
Un autre groupe de jeu m’attirait, mais je ne voulais pas m’impliquer dans quelque chose d’autre et recommencer. J’avais été à trop de nouvelles parties qui s’étaient révélées n’être que des appâts-pièges pour me vendre un abonnement à Carglass, une religion, ou les deux en même temps.
C’est ainsi que je me retrouvai dans l’appartement que partageaient P’tit Pervers et Dom(mage) Colloc. Les murs étriqués de leur une-pièce étaient ornés de pièces d’art de l’Âge d’or du Metal et de l’Âge obscur du porno.
Moi : Attendez une seconde. S’il n’y a qu’une chambre, où dort Dom ?
Dom Colloc : Le cagibi.
Moi : Tu parles de la petite salle, sans lumière, où y’a la chaudière ?
Dom Colloc : Juste assez de place pour mon lit de camp.
Moi : Même les cellules de prison sont moins exiguës et humides.
Dom Colloc : Moi, ça me va.
Moi : Tu vis comme un taulard.
P’tit Pervers : Hé mec, on est tous prisonniers de nos cellules... sexuelles !
Je n’avais pas mené à D&D depuis un moment et j’ai donc décidé de voir si je pouvais relancer ma vieille campagne. Sont vite arrivés Blobert Smith, El Disgusto, Foie Jaune et Wes la Fouine. Grâce à P’tit Pervers et Dom Colloc, il y avait plein de soda, de chips et de sauces à portée de main.
Blobert Smith : Ah D&D , es-tu le baume contre la morsure froide de la solitude, ou bien as-tu créé l’isolement-même dont nous souffrons ?
El Disgusto : On y joue car c’est amusant, point barre.
Moi : Depuis quand tu t’amuses pendant les parties de JdR ? T’es toujours en colère contre quelque chose.
El Disgusto : J’aime les plaisirs simples de la vie. Comme ton nouveau tic.
Moi : J’ai pas de tic.
Foie Jaune : Si.
Wes la Fouine : Ouais, ça arrive chaque fois que tu entends le mot « ninja ».
Moi : Grk !
P’tit Pervers : Wes, pourquoi tu portes ton uniforme Burger Clown ?
Wes la Fouine : Je viens de sortir du boulot.
P’tit Pervers : C’est quoi cette bordure dorée sur ton badge ?
Wes la Fouine: J’ai eu une promotion: superviseur de friteuse.
Moi : Cool, plus de fric pour toi. Tu pourras peut-être enfin acheter tes propres dés.
Wes la Fouine : Non, en fait superviseur de friteuse ça veut juste dire que je fais des heures sup’ sans être payé.
Moi : Tu bosses dans un fast-food et t’es salarié ?
El Disgusto : Vous voyez, c’est pour ça que je travaille pas. C’est ma manière à moi de dire : « j’emmerde le patronat ! »
Moi : Je ne savais pas que c’était ça qu’on exprimait en étant assigné à résidence.
Dom Colloc : Hé, on a tous été assigné à résidence une ou deux fois.
Moi : N’importe quoi.
Blobert Smith : Une fois je suis tombé dans un coma diabétique. C’était glorieux. J’ai rêvé que j’étais le fantôme de Mireille Darc coincé dans un grille-pain.
El Disgusto : T’es un mauvais trip ambulant dans un pull en cachemire, ma parole.
Dom Colloc : En parlant de trip...
Moi : Bon : j’ai déjà dit que je ne mènerai pas D&D à des joueurs défoncés. Mes notes de partie sont déjà assez désorganisées comme ça.
P’tit pervers : Ab3 est TROOOOOOP coincé du cul.
Moi : Bon... Essayons de démarrer ce cirque ambulant... Vous choisissez quel genre de personnage ?
Wes la Fouine : Je vais créer un guerrier humain nommé Julien Leaurince.
El Disgusto : J'ai un bloc-notes rempli de ninjas prétirés.
Moi : Grk !
Foie Jaune : Je veux être un gnome illusionniste spécialisé en sorts d’invisibilité et en mime.
P’tit Pervers : Je vais jouer une femme et donc – comme toutes les femmes – une voleuse chaotique mauvaise.
Moi : Ça fait tellement plaisir de te voir récupérer et te remettre.
Dom Colloc : Je veux être un anti-paladin avec -5 en Charisme.
Moi : Donc ton perso est tellement hideux et socialement inadapté que toute civilisation le rejette totalement.
Dom Colloc : Pas grave puisqu’il est carrément comme Tarzan sauf qu’il a été élevé par une tribu de Poudings noirs. Il emporte sa famille adoptive avec lui partout dans une bandoulière spécialement créée.
Appelle-moi Cheetah !
Moi : Vous pouviez pas faire un groupe encore plus discordant ?
Blobert Smith : Je t’assure que le concept de mon personnage-joueur sera le ciment du groupe, nous rendant aussi inséparables que le parfum féminin entêtant qui reste accroché à la doublure en spandex d’un costume de catcheuse.
Moi : Et ton perso, c’est...
Blobert Smith : Mon personnage sera le Seigneur Gustave Courbet, une sorte de guerrier-magicien ; il est le troisième Fils d’une lignée Noble. Une Disgrâce sociale d’une magnitude incroyable l’a forcé à quitter sa Terre natale pour chercher l’Aventure à travers le Monde – un monde auquel une vie choyée dans le Manoir de ses parents ne l’a guère préparé. Peut-être trouvera-t-il la Rédemption – ou la Mort. Il se peut qu’il ait utilisé sa Fortune considérable pour rassembler une coterie d’Aventuriers autour de sa Personne. Peut-être que cela pourrait être la genèse du Groupe.
Moi : Ça... pourrait marcher. Sérieusement, ça pourrait marcher.
Blobert Smith : Et naturellement un des PJ sera mon domestique. Son devoir sera d’aider et protéger mon Personnage – veiller sur sa Fortune et à sa Survie, garder prêtes ses maintes Armes et Armures, s’assurer que ses précieux Grimoires soient scellés dans leurs Pochettes plastifiées lorsqu’il ne s’en sert pas, lui talquer avec amour les Fesses avant de lui attacher sa Couche de cuir et son Bonnet de déflection de flèches +1, de lui préparer ses énormes Bouteilles de lait avec une pointe de Rhum et servis à température corporelle, et de maintenir épilé et huilé chaque centimètre du Corps de Gustave.
Moi : ...
Foie Jaune : ...
El Digusto : Je fais un jet de Résistance aux illusions.
Après avoir longuement déterminé les caractéristiques, l’équipement et les dieux de leurs persos, nous nous apprêtions à commencer quand Blobert remarqua quelque chose...
Blobert Smith : Il reste des chips ; toutefois, il n’y a plus de sauce au fromage.
Dom Colloc : Je peux aller en chercher.
Dom Colloc saisit le bac en plastique contenant les dernières gouttes de sauce au fromage puis se leva et enfila son manteau.
Moi : Ça ne me semble pas important, on va commencer bientôt de toute façon.
Dom Colloc : Pas le moindre souci. Je vais à la station d’essence et je reviens illico.
Moi : La station d’essence ?
Mais Dom et son tupperware orange étaient déjà partis. On est resté scotchés à nos chaises à se regarder les uns les autres…
Moi : On pourrait peut-être commencer sans lui ?
El Disgusto : Non. On peut pas juste commencer une campagne avec un aventurier manquant et puis tout réexpliquer quand Dom revient. C’est comme quand Babylon 5 a changé de commandant arretsurseries dans la saison 2. Du grand n’importe quoi.
Foie Jaune : Babylon 5 est une série géniale.
El Disgusto : Non, c’est nul Babylon 5 . Ça copie ce qu’il y a de mieux dans Star Trek et de pire dans Robotech .
Wes la Fouine : Robotech est génial de bout en bout, il n’y a pas de “pire”.
Moi : Allez, on commence.
Blobert Smith : Star Trek, dans son incarnation actuelle [The next Generation], est beaucoup trop de droite à mon goût. L’ancienne série avait pour thèmes l’exploration des frontières de l’espace et du coït. La nouvelle génération ne fait que régurgiter la propagande des lobbys impérialistes et élitistes.
Wes la Fouine : J'en ai marre de la SF. Si seulement ils faisaient une série sur D&D .
Foie Jaune : Ils ont déjà tenté... tu te souviens d’une petite série ratée, La Caverne de la Rose d’or ?
El Disgusto : C'était plus dans le style de Runequest, cette série, si tu veux mon avis.
P’tit Pervers : Mmmmm La Reine Noire faisait vraiment fantasmer.
El Disgusto : Tu as fait la même remarque à propos de la vieille de Miss Daisy et son Chauffeur.
P’tit Pervers : Et donc... ?
Moi : Bon, il revient quand, Dom, à la fin ?
P'tit Pervers : Calme-toi, il est juste allé à la station d’essence à deux pas d’ici.
Wes la Fouine : La station d’essence ?
P'tit Pervers : C’est une station d’essence et une supérette.
Foie Jaune : Vous vous souvenez pas du bon vieux temps quand les stations d’essence c’était rien que pour acheter de l’essence ? De nos jours, on peut y acheter vraiment n’importe quoi !
Blobert Smith : J'ai été dépucelé dans une station d’essence belge. Même maintenant, je rougis de désir à la moindre senteur de diesel.
El Disgusto : Je parie que la pompe à pneu ne s’en est jamais remise.
Moi : Comme je l’ai déjà dit, rien ne nous empêche de commencer maintenant. Qui veut buter des bébés kobolds pour s’entrainer ?
Dom Colloc revint peu de temps après avec de la sauce au fromage et un regard circonspect. À ce stade de ma vie, je ne posais plus de questions, et j’étais surtout content de pouvoir commencer.
Moi : Une peste a ravagé le royaume...
El Disgusto : Hé, l’un d’entre vous aurait pas enregistré le nouvel épisode de Space Rangers ?
Foie Jaune : Ça n'a pas été annulé ce truc-là ?
Moi : Hé ho, un peu d’attention s’il vous plaît.
El Disgusto : Je te reçois cinq sur cinq : contexte bla bla bla, Introduction bla bla bla.
Moi : Une peste a ravagé le royaume ; rapide et toujours mortelle, elle a...
Wes la Fouine : Je comprends toujours pas comment une peste pourrait s’implanter dans un monde de D&D. Genre y’a des prêtres et des sorts de guérison et tout.
Blobert Smith : Si tu étudies de près les tables sur les régions sauvages et les rencontres dans les villes, tu te rends compte que l’habitant lambda d’un monde D&D -esque a 40 % de probabilités d’être attaqué par un monstre errant à un moment ou un autre de sa vie. Le plus probable étant en essayant d’aller aux gogues.
Foie Jaune : C’est trop tard pour donner à mon perso un Pot de chambre sans fond ?
Moi : Chacun d’entre vous a perdu une connaissance face aux ravages de cette peste, bien qu’étrangement, vous y soyez immunisés.
Blobert Smith : Comme c'est triste...
Wes la Fouine : Plutôt cathartique.
Foie Jaune : Mon perso s’est enfui au premier éternuement !
El Disgusto : Mon perso a tué sa propre famille pour les sauver.
P'tit Pervers : Puisque mon perso est immunisé, il commence à expliquer aux paysannes que son sguègue a des propriétés curatives : protéger, soulager, apaiser.
Dom Colloc : Puisque ma famille de puddings noirs est composée entièrement de gelées, est-ce que ça me concerne vraiment ?
Moi: Bon, passons...
Les choses avançaient lentement ; les apartés dominant la table, échangés d’un bout à l’autre. Même durant les combats, je voyais que tout déraillait...
P'tit Pervers : D’ailleurs, vous-savez-qui m’a appelé hier.
Wes la Fouine : Fort Boyard a accepté ta candidature ?
P'tit Pervers : Non ! [mon ex-,] Asenath a laissé un message sur mon répondeur.
Wes la Fouine : Elle voulait quoi ?
P'tit Pervers : Aller déjeuner ensemble ou un truc du genre. J’ai effacé le message.
El Disgusto : J'espère que tu as brulé ton répondeur juste pour être sûr.
Moi : Le dragon atterrit devant vous dans la carrière en carton pâte de type Doctor Who . Il se dresse, montrant son immense taille...
P'tit Pervers : Ne m’en parle même pas. Elle pense qu’on peut encore être amis après ce qu’elle a fait.
Wes la Fouine : Mais tout ce qu'elle a fait, c’est coucher avec El Disgusto avant même de t’avoir rencontré.
P'tit Pervers : EXACTEMENT ! Et sans jamais m’en parler.
Foie Jaune : Peut-être qu’elle pensait que tu flipperais et déciderais de genre rompre avec elle.
Dom Colloc : Hé, il m’a montré toutes les lettres d’amour qu’elle lui a écrites, tous les cadeaux et trucs qu’elle lui a faits. Un mec a pas besoin d’une nana aussi collante.
Moi : J’ai dit un dragon ? Je voulais dire des dragons.
P'tit Pervers : Écoute, tout ce que je sais c’est que maintenant elle revient à moi en rampant.
Blobert Smith : Peut-être qu’elle veut juste partir en bons termes. Peut-être qu’elle est passée à autre chose.
P'tit Pervers : Reviens sur terre, mon p’tit goth. Elle veut une bonne dose de vitamine P. Je parie que sans moi, quand elle écarte les cuisses, le thermostat s’éteind.
Foie Jaune : Les filles sont une autre espèce, c’est sûr.
Blobert Smith : Ce serait bien si tu parlais d’une manière moins crue et misogyne.
P'tit Pervers : Qu’est-ce que t’en as à faire ?
Moi : ...les cinq dragons, donc, s’enfuient à la vue de la tarasque qui détruit tout sur son passage.
Blobert Smith : Cela va peut-être vous surprendre, mais je sors actuellement avec Dame Asenath, et ce depuis trois semaines.
P'tit Pervers : ...
Dom Colloc : Toi ?
Blobert Smith : Moi, oui.
Dom Colloc : Tu sais qu'elle n’a pas de pénis, hein ?
El Disgusto : Aucun des deux n’en a.
Moi : J'ai précisé que cette tarasque a la rage ?
Wes la Fouine : On a de nouveau plus de sauce au fromage.
Dom Colloc: Attends, je pars en chercher. Où est mon sombrero ?
Moi : Mon dieu.
Le fait que Dom se rende à une station-service avec un imper et un sombrero aurait dû davantage m’étonner, mais à ce stade, j’étais trop déprimé.
Moi : J’imagine que vous voulez l‘attendre ?
El Disgusto : C’est une question de justice. On est en train de jouer dans sa maison, merde.
Blobert Smith : P’tit Pervers, mon vieux, pourquoi tu restes assis là, la lèvre tremblante et –
P‘tit Pervers : Suffit. Si tu reparles, je vous bute tous.
Foie Jaune : On peut discuter hors-jeu, non ?
P‘tit Pervers : À quoi sert le hors-jeu ? Tout va tellement mieux dans le jeu. Les PJ n’ont pas de problèmes de couple ou de boulot ou de l’urticaire qui refuse de partir...
Wes la Fouine : T'inquiète mec, on est tous passés par là.
El Disgusto : C'est le cas de le dire.
Quand une baston éclate, je veille toujours en premier lieu à protéger ma copie de Deities & Demigods première édition [rare et chère, même à l’époque (NdT)], et ce jour-là ne fit pas exception. P’tit Pervers essaya de gifler à la fois El Disgusto et Blobert Smith, bien qu’étrangement il n’ait réussit qu’à frapper Wes. Après quelques temps Dom Colloc retrouva enfin son chemin, revenant avec une nouvelle portion de sauce au fromage.
Dom Colloc : Ouah, une baston. Et j’l’ai ratée.
P'tit Pervers : Pardon, j’ai un peu perdu mon sang-froid tout à l’heure.
Moi : Non, sans blague ?
Wes la Fouine : Où est Foie Jaune ?
Blobert Smith : Il s’est enfui quand la baston a commencé. Il doit être à 150 km d’ici maintenant.
Moi : De toute façon, son perso n’a pas fait grand-chose ce soir à part se cacher. Continuons sans lui. Le sorcier qui a apporté cette peste sur le continent fut, ironiquement, sa première victime. Il...
Dom Colloc : Foie Jaune ne tiendrait pas cinq minutes chez les U.S. Marines.
El Disgusto : Qu’est-ce que t’en sais pour dire ça ?
Moi : Le sorcier vivait dans un manoir tout en-haut de la colline. Certains disaient que ce vaste domaine était rempli de trésors venu du monde entier...
Dom Colloc : J’ai failli m’engager dans l’armée .
Wes la Fouine : Failli ?
Dom Colloc : J’crois que j’étais trop intense pour eux.
El Disgusto : Bien sûr, et ton casier judiciaire n’a rien à voir là-dedans.
Blobert Smith : Je tiens à dire que je te trouve d’humeur très acerbe aujourd’hui, El Disgusto.
El Disgusto : J'en ai ras le bol de cette ville à la con. Un de ces quatre je vais trouver le job de mes rêves : testeur professionnel de jeux vidéo, comme j’aurai dû le faire il y a bien longtemps.
Blobert Smith : Albany [la ville où jouent nos protagonistes (NdT)] est une truie qui mange ses propres porcelets.
P’tit Pervers : Je vous déteste tous.
Moi : Vous vous rapprochez du manoir du sorcier, où vous voyez d’étranges silhouettes contre les fenêtres. Des monstres ? Des fantômes, des...
Wes la Fouine : On a un ordre de marche ?
Dom Colloc : Quand j’aurai assez de fric, j‘irai vivre en Alaska avec les grizzlis, et de temps en temps j’enfilerai une cote de mailles et je réduirai leur population avec mon katana.
P’tit Pervers : Tu vas chasser l’ours avec une épée.
Dom Colloc : Ça me semble bien plus fair-play comme ça.
El Disgusto : Dans un monde de conneries, cela doit être la plus idiote que j’ai jamais entendue.
P’tit Pervers : Ces ours te boufferaient comme Félicia dans la scène d'orgie de Les Pom-pom girls strip-teaseuses.
Dom Colloc : Laisse-moi rire, les ours ont genre 6 dés de points de vie
Moi : Quelqu’un en a quelque chose à foutre de ce que je vous raconte depuis tout à l’heure ?
El Disgusto : Bon. On est dans le manoir de ce sorcier ?
Moi : À quelques mètres de l’entrée principale, si tu suivais...
El Disgusto : OK. Je sors cette baguette de boules de feu qu’on a trouvée il y a quelques séahces et je lance quelques boules vers le manoir.
Moi : Quoi ?
El Disgusto : C’est un manoir, non ? Un gros vieux manoir avec des fondations en pierre, des portes et des murs en bois, des rideaux et des peintures, n’est-ce pas ?
Moi : Ouais...
El Disgusto : Et pendant que le manoir brûle et s’effondre, on tuera les monstres et serviteurs essayant de s’enfuir.
Moi : Et pour trouver un moyen de guérir la peste ?
El Disgusto : Qui en a quelque chose à faire de la peste ? Elle ne nous a pas atteint, donc il y aura plus de butin à partager.
Moi : Tu… tu as tout gâché.
El Disgusto : C’est pour ça que les vraies aventures se passent dans des donjons, mon coco.
Avant même que je puisse commencer à pleurer pour de vrai, quelqu’un toqua à la porte. P’tit Pervers l’ouvrit.
P'tit Pervers : Oh, bonjour messieurs les agents. Sympa de vous revoir.
Policier n°1 : Qu’est-ce que je vous ai déjà dit qu’il allait se passer, s’il fallait qu’on revienne ici ?
P'tit Pervers : Mais on fait ni la fête, ni du Grandeur-Nature !
Policier n°2 : On a reçu une plainte de la part du Total au bout de la rue. Apparemment votre ami y a volé du fromage.
Moi : J’en étais sûr.
Dom Colloc : Vous vous trompez sans doute, monsieur l’agent. La sauce au fromage était offerte.
Policier n°1 : Cette sauce est pour le bar à nachos, alors que vous, vous y êtes allé avec un bol pour vous servir sans rien acheter.
Mo i: Hein ?
Dom Colloc : Encore une fois, Môssieu l’agent, vous devriez vérifier avant de venir ici et me calomnier devant mes amis. Il n’y a pas de prix sur la sauce au fromage, elle est donc par conséquent gratuite, et pour cette même raison je peux me servir à volonté. Comme les sachets de sucre ou les serviettes dans un restaurant.
Policier n°2 : Le fromage est réservé aux clients qui ont acheté des nachos, pas pour les gens en vadrouille dans les rues.
Policier n°1 : ...portant une série de déguisements vraiment mal faits.
Dom Colloc : Écoutez-moi les poulets, si vous pensez pouvoir m’arrêter, essayez donc. Je suis sûr que – HÉ LACHEZ-MOI ! Reposez-moi par terre !
Policier n°1: Vous avez le droit de garder le silence…
Dom Colloc : Je vous dit que ce foutu fromage était offert, merde ! Offert !
Il n’y eut plus vraiment de partie après ça. Principalement parce que je ne voulais pas faire jouer une scène de combat où tous les monstres sortiraient tous en masse du manoir en flammes, et de toute façon je me suis rappelé qu’il y avait une tonne d’objets magiques dedans. On en a conclu que toute la campagne environnante avait probablement été anéantie par une explosion de feu magique infernal. El Disgusto voulait savoir à combien de points d’expérience ça équivaudrait, mais je lui ai juste fait un doigt d’honneur.
Après cela, on s’est juste posé jusqu’à quatre heures du matin en discutant de quels personnages animés on inviterait à un rencard.
Pour votre information, j’ai choisi
Article original : rant#18 The D&D Session That Mostly Wasn't
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