Ty ne peut plus jouer

L'auteur de fantasy Ty Johnston fait le tour de la blogosphère ce mois-ci pour promouvoir son nouveau roman en ligne, Demon Chains [Les Chaînes du démon], et chaque jour, il apparaît en tant qu'invité sur un blog. Aujourd'hui, il nous livre des mots de sagesse - bon, peut-être pas des mots de sagesse, mais des mots. Ses romans comprennent City of Rogues [La Ville des scélérats], Bayne's Climb [L’Ascension de Bayne] et Ghosts of the Asylum [Les Fantômes de l’asile], qui sont tous disponibles sur Kindle, Nook et en ligne sur Smashwords ^(en). Pour en savoir plus sur Ty et ses écrits, suivez-le sur son blog ^(en).

Demon Chains, par Ty Johnston

Commençons par le début. Je tiens à remercier Uri de ne pas avoir opposé trop de résistance lorsque j'ai réquisitionné son blog pour la journée. Je suppose qu'il a raté un jet de sauvegarde, ou peut-être que j'ai fait un très bon jet.

Quoi qu'il en soit, je dois admettre que le blog d'Uri m'a attiré pour deux raisons :

1. Uri et moi avons tous deux écrits pour le recueil de nouvelles et extraits de romans spéculatifs intitulé Dreams in Shadow [Rêves dans l’ombre],
2. Ce blog est très axé JdR, principalement D&D, et le JdR me manque.

Voyez-vous, à l’époque je jouais à D&D et à d'autres jeux de rôles sur table. J'y jouais beaucoup. J'ai arrêté il y a une dizaine d'années. Pourquoi ? En partie par choix, mais pas seulement.

Je changeais de boulot, déménageais, et ma future femme et moi nous installions ensemble ; tout cela en même temps. Ayant quitté deux groupes de JdR [à la fois], je me suis vite rendu compte que les aspects artistiques du rôle de MJ et l’expression créative issue de l'interprétation d'un personnage me manquaient. Il n'y avait pas de rôlistes là où j’avais déménagé - du moins je n’en ai trouvé aucun - et je n'ai donc pas pu rejoindre de nouveau groupe.

Le JdR en ligne commençait à se développer, mais pour moi, même si j'y ai beaucoup joué avec plaisir, ce n'est pas la même chose qu’autour d’une table.

Ayant besoin de libérer ma créativité, je me suis tourné vers l'écriture de fiction.

Cela faisait déjà des années que j'écrivais des nouvelles, mais je n'avais jamais tenté quelque chose de plus consistant. Ne me sentant toujours pas prêt à m'atteler à une tâche aussi importante que l’écriture d’un roman, je me suis tourné vers l'écriture de scénarios de films [publiés sous forme de livres (NdT)]. Après en avoir achevé deux, je me sentis suffisamment prêt pour m'essayer à un roman.

Pendant des années, mon esprit avait été entièrement occupé par un récit de fantasy épique, qui ne pourrait être raconté qu’à travers plusieurs dizaines de romans. J'étais enfin résolu à écrire ces livres, et je m'y suis mis. Le premier roman est devenu une trilogie : la Trilogie de Kobalos. Depuis, j'ai écrit cinq autres ouvrages dans ce même monde - le dernier étant Les Chaînes du démon -, avec certains personnages récurrents.

J'ai la chance de pouvoir écrire des romans pour gagner ma vie, mais le JdR me manque encore. J'ai déménagé plusieurs fois depuis que j'ai arrêté de jouer, mais je n'ai jamais eu la chance de trouver un nouveau groupe. Soit j'habitais dans une région reculée où il n’est pas possible d’en trouver, soit je n’ai pas vraiment "accroché" avec les rôlistes que j’ai pu rencontrer, à cause de nos styles de jeu différents.

Mais en fait, honnêtement, c'est pour le mieux. Bien que les JdR me manquent presque chaque jour qui passe, j'ai découvert que l'énergie créatrice que j'utilisais pour jouer me sert maintenant à écrire. Et puisque l'écriture est à présent mon gagne-pain, je dois garder toute ma créativité pour mes histoires.

Pourrais-je écrire et jouer en même temps ? Oui, probablement ; mais je pense que les deux activités en pâtiraient. En tant que Maitre de Donjon, j'avais tendance à m'immerger totalement dans les mondes que je créais ; et en tant que joueur, je m’assimilais à mes personnages. Je fais la même chose en tant qu'auteur de fiction - à tel point que je ne pense pas pouvoir faire les deux sans me vider mentalement et émotionnellement.

C'est dommage, mais cela ne veut pas dire que je laisserais passer un bon groupe de JdR s'il se présentait à moi. Il faudrait juste que je m'adapte. Au pire, il faudrait peut-être que je me mette à écrire autre chose que de la fantasy…

J'aimerais essayer un jour. En attendant, de temps en temps, je sors mes dés du vieux sac à dos [que j’emmenais à mes séances] de JdR et je les regarde avec nostalgie. L’inspiration surgit parfois des souvenirs.

Article original : Hear Ty Roar