Il n'y a pas d'apocalypse : le JdR Pacific Rim à l'arrache

Bien. Comme dans [mon autre JdR] There Is No Spoon, le système est surtout à base de d6. 1 à 3 c’est un échec, 4 à 6 c’est un succès. Les succès, c’est très précisément ce dont on a besoin ici.

En revanche, contrairement à There Is No Spoon, les 6 sont explosifs (comptez les succès et relancez tant que vous faites des 6), parce que cette connerie dépasse tout.

Créez un personnage en choisissant un nom. Juste un nom. Ça vous fait un dé.

Choisissez quelqu’un autour de la table. C’est votre copilote, qui trouve une relation avec votre personnage. Ça vous fait un autre dé.

Et voilà. N’en faites pas plus. Gardez votre personnage très très vague. Si vous avez une idée, gardez-la secrète. Prenez peut-être tout au plus une nationalité. Une toute petite chose si vous pensez que [la qualité de] votre interprétation en dépend. Un adjectif vite fait comme “Burné” ou “Russe”.

Maintenant, choisissez un truc cool et unique pour votre Jaeger [vous savez, le robot géant dont vous êtes le copilote… Vous avez vu le film, oui ou non ? (NdT)], comme “Troisième bras” ou “Moteur nucléaire”. Ça vous donne un autre dé. Votre copilote trouve aussi un truc sympa à nommer, pour un autre dé.

Exemple :

Raleigh Beckett, jeune riche (1d6) + Mako Mori, étudiante obéissante, (+1d6) dans un Gypsy Danger – Cœur nucléaire (+1d6) + “Fort là où il faut” (+1d6).

Fusion neuronale terminée. Vous êtes prêt au combat.

Voilà le topo : quand vous vous battez, vous lancez juste deux dés, au maximum. Comme vous ne savez pas grand-chose de votre PJ pour débuter, ces dés viendront le plus souvent de votre Jaeger. Le problème, c’est que le kaiju lance autant de dés que sa Catégorie. Les Catégories 3 apparaissent souvent ces temps derniers, et les Catégories 4 ne sont pas inexistants. Ça craint pour vos miches. Vous feriez mieux d’amener un bateau. Ce genre de détail chouette peut vous faire gagner un dé de plus. Tout comme ajouter un trait à votre personnalité, comme “Déterminé” ou “Burné”. Mais c’est là que le bât blesse : chaque fois que vous le faites, le MJ peut le faire au prochain tour aussi, comme “Il se cachait derrière le gratte-ciel” ou “Maintenant il peut cracher de l’acide”.

Donc, concrètement ? Vous êtes mort. On l’est tous.

Non. Vous n’avez pas entendu ? On est en train d’arrêter l’apocalypse !

Si voulez plus de dés, vous devez les gagner. Et pour ça, il vous faut Dériver. Vous devez regarder votre copilote dans les yeux et révéler la vérité. Vous voulez un dé, pointez votre copilote du doigt et faites-lui vous poser une question. Une question profonde, dure et douloureuse, sur qui vous êtes et d’où vous venez. Puis vous avez un choix. Vous pouvez ne pas répondre, vous perdre dans la douleur et la Dérive vous a rendu fou. Pas de chance pour vous. Vous donnez une fenêtre de tir au kaiju.

Ou vous pouvez répondre à la question et faire face à votre douleur. Vous trouvez alors quelque chose sur la personnalité de votre personnage. Voilà votre troisième dé. Le troisième dé peut être :

  • Quelque chose sur vous (“Venger ma famille massacrée”)
  • Ou quelque chose qu’on ignorait jusque-là sur votre Jaeger (“Il a un bras-épée”)
  • Ou une nouvelle manœuvre que vous venez de décider de faire (“Cramer cette enflure avec mon jetpack”).

Vous voulez le quatrième dé pour vous améliorer ? Vous devez poser à votre tour une question [délicate et personnelle] à votre copilote.

Plus vous posez de questions, plus vous avez de dés. Un dé par round maximum, bien sûr. Et si ce n’est pas une confession profonde pleine de douleur intérieure, ça ne compte pas. Vous devez faire pleurer les autres joueurs si vous voulez ce dé. Mais votre copilote peut aider. Il ou elle veut ce dé pour rester en vie, donc il ou elle doit appuyer où ça fait mal, vous aider à tourner le couteau dans la plaie. Ce dé de bonus [et les autres dés de bonus que vous accumulez à chaque round de combat (NdT)] durent jusqu’à la fin du combat. Au prochain combat, vous aurez besoin de nouvelles questions. Après quelque temps, vous aurez besoin de nouveaux personnages. Restez bref et incisif.

Ça a l’air facile ? Ben non, ça ne l’est pas parce que les dommages sont en termes de dés aussi. Les attaques sont simplement du “Lance et compare”. Si vous avez plus de succès [4-6 au d6] que le kaiju, il perd un nombre de dés égal à la différence.

S’il en a plus ? Vous en perdez. Votre Jaeger va perdre un bras ou son réacteur va s’éteindre ou se casser. Pour rester en vie, vous allez devoir chercher sans cesse de nouveaux trucs : liquide de refroidissement, ventilo, canons de poitrine, turbo-poings. Mais pour les avoir, vous devez Dériver. Donc soyez prêt à affronter vos peurs. Si vous voulez gagner, vous devez croire non seulement en vous-même mais aussi en l’autre.

Règle optionnelle : Si vous voulez faire des scènes/personnages sans Jaeger, remplacez simplement les règles du Jaeger avec les caractéristiques secondaires de votre personnage. Comme “Génie des maths” ou “Acteur majeur dans le marché noir du kaiju”. Choisissez un nom – mais rien d’autre. Si vous voulez donner un coup de dé à votre ami biologiste pour Dériver avec un kaiju, nous devons savoir à quel point vous avez souffert d’être persécuté à l’école. Qui vous faisait pleurer et pourquoi vos parents s’en fichaient.

Maintenant sortez et allez sauver l’humanité.

Article original : There Is No Apocalypse: The Quick And Dirty Pacific Rim RPG

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