Le christianisme implicite des premiers jeux de rôle

L’une des nombreuses différences intéressantes entre Donjons & Dragons et ses ancêtres littéraires est la question de la religion. Dans l’ensemble, la fantasy wiki de gare (pulp) est peu concernée par le sujet. Les prêtres sont généralement dépeints au mieux comme des hypocrites et au pire comme des scélérats. De même, les actions des dieux, si déjà elles se produisent, sont mystérieuses et facilement interprétées par les sceptiques comme le fruit du hasard. Ce n’est à l’évidence pas le cas dans D&D, où, suite à la présence [de la classe de personnage] Clerc, la religion a toujours joué un rôle.

D’accord, le clerc doit la meilleure partie de son existence aux films d’horreur de la Hammer grognardia [Hammer Film Productions wiki est une société de production cinématographique britannique, connue pour ses films fantastiques, d’horreur et d’aventures des années 1950 et 60, où l’on pouvait voir des “clercs” chasser des vampires. (NdT)], mais, si vous lisez D&D 1re édition [Old D&DOD&D], vous pouvez voir que la classe évolua rapidement au-delà de ses origines de simple chasseur de vampire-médecin (1). L’influence du wargame médiéval historique sur le jeu de rôle ne doit pas être sous-estimée. Tout le monde se souvient de Chainmail wiki [wargame avec figurines, publié en 1971 (NdT)] à cause de son supplément pour les armées de fantasy, mais Jeff Perren et Gary Gygax n’ont pas écrit ces règles pour faciliter les batailles de figurines entre dragons et elfes, mais pour recréer la guerre et la technologie du Moyen Âge européen. Gygax, de son propre aveu, s’intéressait beaucoup à l’histoire médiévale, du moins sur le plan militaire (sans aucun doute la source de son amour pour les armes d’hast wiki). Dans ces conditions, qu’y a-t-il de surprenant à ce que le clerc en armure et brandissant une masse ressemble beaucoup aux chevaliers religieux des Croisades ? (2)

Si vous lisez attentivement OD&D, vous remarquerez rapidement qu’une grosse part du matériel associé aux clercs est d’origine chrétienne. Par exemple, la liste d’équipement comprend des croix en bois et en argent, et non les “symboles sacrés” de AD&D et des éditions ultérieures (il est intéressant de noter qu’il n’y a pas de crucifix, ce qui me semble significatif (3)). Les titres de niveau de clerc comprennent un certain nombre de termes spécifiquement chrétiens (pasteur, vicaire et évêque). Les illustrations des clercs dans OD&D – et même dans la première édition de AD&D – les montrent toujours habillés d’un costume de prêtre manifestement chrétien. Et bien sûr, de nombreux sorts du clerc s’inspirent des écrits religieux et du folklore chrétien (et juif). En effet, l’accent mis par le clerc sur les sorts de défense et de protection est, je pense, une preuve supplémentaire de l’origine chrétienne de la classe. Ce qui est encore plus révélateur, c’est le fait que, même aussi tardivement que la publication du Supplement III : Eldritch Wizardry grog, il y a peu (voire aucune) référence explicite aux dieux dans OD&D. On parle beaucoup de démons, de diables, et – de manière révélatrice – de saints, mais on ne parle pas beaucoup des dieux avant la publication du Supplement IV : Gods, Demi-Gods & Heroes grog en 1976.

Un jour, j’ai posé directement à Gary Gygax la question de pourquoi il en était ainsi, et il m’a expliqué qu’il lui semblait inconvenant d’inclure quoi que ce soit de trop explicitement chrétien dans un simple jeu, même s’il présumait une sorte de fondement quasi chrétien ou “crypto-chrétien” pour l’ensemble. C’est aussi la raison pour laquelle ses démons et ses diables utilisaient des noms quelque peu obscurs plutôt que très familiers. Gary ne trouvait pas convenable tout l’amour que la vieille école plaçait dans la détermination des caractéristiques de Satan/Lucifer [Gygax était, ou avait été, Témoin de Jehovah (NdT)]. De la même manière, même dans la dernière édition d’AD&D, nous avons des planétars, des solars et des dévas, mais jamais d’“anges”. Il est intéressant de noter que la campagne originale de Blackmoor wiki(en), si j’ai bien compris, avait une église, avec une hiérarchie entièrement détaillée, mais pas de dieux nommés. Encore une fois – et quelqu’un peut me corriger si je me trompe là-dessus –, il y a une présomption de quasi-christianisme qui se cache derrière.


NdT : Bloc de 25 fiches de personnages vierges en noir et blanc grog pour OD&D. Bien que ce soit une des rares illustrations de couverture qui ne se prenne pas au sérieux (notez le chapeau du magicien), le clerc est nettement chrétien.

En lisant Chivalry & Sorcery grog comme je l’ai fait, il y a là un postulat un peu plus explicite de christianisme, mais il est toujours énoncé d’une manière quelque peu détournée – une bizarrerie étant donné le soin du détail accordé aux structures ecclésiastiques, aux croyances, aux reliques, et ainsi de suite, sans mentionner les longs bestiaires de démons (dont Lucifer lui-même). Dans le cas de C&S, j’ai l’impression que ses auteurs ont simplement supposé que leurs lecteurs voulaient que leurs jeux incluent beaucoup de quasi-christianisme, car c’était plus “réaliste” que l’hénothéisme [Les hénothéistes vouent un culte à un dieu mais ne nient pas l’existence d’autres dieux qu’ils considèrent moins importants (NdT)] de la plupart des JdR de fantasy.

Je sais qu’à mes débuts dans le jeu de rôle, mes amis et moi étions tous tacitement partis du principe que les clercs étaient des prêtres chrétiens – mince, je pensais que les moines grognardia (en) l’étaient aussi – et que, quelque part, derrière tous ces monstres et cette magie, le Seigneur des Armées se cachait.

Nous n’avons jamais vraiment parlé de cette hypothèse ni ne l’avons jamais abordée directement, mais nous ne l’avons jamais remise en question non plus. C’était une sorte étrange de christianisme sans Christ, plus soucieux de cogner le mal que de tendre l’autre joue ou de prendre la part des souffrances de quelqu’un (4), sauf dans le sens le plus vague du terme. Le paladin était pour nous un chevalier chrétien sans ambiguïté ; et en effet nous avons associé l’alignement Loyal Bon à cette religion tacite qui avait des évêques, des cathédrales, de l’eau bénite et tout ce qu’un jeune garçon considérait comme “essentiel” pour la chrétienté médiévale.

Le temps passa, et notre perception de D&D évoluant, ce christianisme implicite devint moins important, mais il n’a jamais complètement disparu, parce qu’il nous a semblé qu’il n’y avait pas d’autre façon de regarder le clerc et le paladin que dans un contexte de quasi-christianisme. Aujourd’hui, je suis probablement trop plongé dans l’heroic-fantasy pour retomber dans cette perspective, mais je suis maintenant plus fermement convaincu que jamais que les premiers jeux de rôle, loin d’être “païens”, étaient en fait traversés par les croyances chrétiennes, leurs pratiques et leurs traditions.

C’était toujours une sorte de “christianisme de conte de fées”, en accord avec le protestantisme générique américain dans les grandes lignes plutôt que quelque chose de plus musclé, mais il était là et il n’est jamais vraiment mort, même si toutes les éditions de D&D après la première ont essayé à des degrés divers de supprimer toute preuve de celui-ci. Je trouve fascinant de m’en souvenir, ne serait-ce que parce que, comme je m’enfuis en courant dès que je vois de la fantasy de gare, il est bon de se rappeler que D&D doit ses origines à plus que ce style de fantasy et est en fait un mélange d’inspirations non-dites et contradictoires.

Article original : The Implicit Christianity of Early Gaming

Sélection de commentaires

Matthew James Stanham

Il n’y a pas une grande différence entre le pseudo-judéo-christianisme implicite de Donjons & Dragons et le paganisme/animisme monothéiste historique (typiquement Zeus comme source de toute divinité ou divinité ultime, et les autres divinités reflétant son être), qui est lui-même assez proche de la cosmologie de Tolkien pour la Terre du milieu.

Au début, j’étais enclin à mener à D&D d’une manière dualiste, avec des divinités du Bien et du Mal aussi puissantes l’une que l’autre, parrainant des paladins et des anti-paladins. Plus tard, j’en suis devenu mécontent, et j’ai été davantage attiré par l’approche de Tolkien, que je voyais reflétée dans Ao wiki [créateur des dieux (NdT)] dans les Royaumes Oubliés grog. J’ai trouvé la Cité de Dieu de Saint Augustin wiki très utile à cet égard.

James Maliszewski

Tu veux bien développer ? Je crois comprendre où tu veux en venir, mais je suis curieux de voir si j’ai raison.

Matthew James Stanham

Cela fait longtemps que je l’ai lu pour la première fois (bientôt une décennie, je m’en rends compte !), mais je crois que je tire principalement l’utilisation des arguments théologiques de Varron wiki de la description de Saint Augustin wiki (en particulier ses tentatives pour décrire Jupiter et Dieu comme équivalents) et ses propres réfutations ; ses divers discours sur la nature et le rôle des anges et des démons, ainsi que sur le destin et le libre arbitre, viennent aussi à l’esprit (bien que dans ce cas-ci, je pense avoir davantage utilisé la Consolation de philosophie wiki de Boèce wiki).

En bref, des réponses potentielles (et utilisables) aux questions épineuses qui se posent lorsqu’on considère la possibilité d’une déité créatrice omnipotente, et un certain nombre d’alternatives pour intégrer un ou plusieurs panthéons polythéistes dans un univers monothéiste.

Essayer d’être succinct à ce sujet n’a pas été une tâche facile, alors excuse-moi si j’ai perdu le fil de ce que je disais !

Jay

En aparté à cette discussion, je me souviens d’avoir vu Kyra la prêtresse pathfinder-fr de Paizo [Éditeur de Pathfinder (NdT)] pour la première fois l’été dernier dans un de leurs modules Pathfinder grog.


Illustration de Wayne Reynolds

C’est une clerc avec un côté moyen-oriental marqué. J’ai été étonné par l’idée que le clerc pouvait être vaguement islamique/égyptien en apparence.

Bien sûr, je n’aurais pas dû l’être. J’ai vu des clercs homme-lézards pour l’amour de Pete – ça n’aurait donc pas dû me surprendre. Et pourtant, l’imagerie m’a fait penser exactement ce que James a mentionné ici. Les clercs tels que je me les suis imaginés ont toujours plus ou moins tenu des croix.

J’aime par ailleurs assez bien le “modèle Kyra”. Ça m’a en quelque sorte revigoré de reconsidérer la possibilité de jouer un clerc à l’avenir (je les avais abandonnés depuis longtemps pour les raisons que James avait évoquées plus haut).

Lord Rocket

La croix n’est-elle pas aussi explicitement décrite comme un “symbole du Loyal Bon” dans l’entrée “Vampire” du Manuel des Montres ?

Je pense que les fondements chrétiens de AD&D ont toujours été assez évidents – il est difficile d’imaginer qu’on puisse penser autrement. L’archétype templier pour les clercs, en particulier, me l’a fait comprendre très clairement, même à l’âge de douze ans.

Ian

Si je me souviens bien, dans la campagne Blackmoor wiki en, l’église établie était l’Église des Faits de la Vie (qui prêchait des doctrines fadasses et répondait au péché “avec un grand bruit d’agacement tout autour”). Dans les faits, cela fonctionnait de la même manière que l’église chrétienne médiévale, mais sans l’impiété implicite d’introduire de la religion dans un jeu de rôle.

Si je me souviens bien, il n’y avait pas d’Adversaire ou des trucs du genre, bien qu’il y ait eu un certain nombre de cultes maléfiques et autres, d’où l’idée du Grand Prêtre Maléfique plutôt que de l’Anti-Patriarche.

Il y avait peu d’arguments métaphysiques ou de conflits. Tout acte conflictuel était totalement de nature terrestre.

Chivalry & Sorcery grog a pour décor l'Europe médiévale historique, ce qui rend impossible d'ignorer le christianisme. Cependant, d'autres religions sont détaillées dans les différents suppléments. Néanmoins, la représentation de divinités [de religions existantes] et autres, et la métaphysique impliquée dans le fait que les divinités jouent un rôle actif dans les parties de ce JdR, était bien en dehors de la portée de celui-ci (un des suppléments contient l'essai d'Edward Simbalist ptgtptb sur ce genre de choses dans les jeux de rôle en général – il était contre).

La première mouture d’Ars Magica grog a bien géré cette idée et a capturé l’esprit médiéval bien mieux que la plupart des jeux de la vieille école, avec l’idée des auras féeriques et du Dominion [le domaine de Dieu (NdT)] (et des diables voulant séduire et gagner des âmes plutôt que d’être des causes de ravage et de destruction). (Bien que l’équipe de White Wolf ait vraiment tout gâché lorsqu’elle tenta ensuite de quantifier cela dans Pax Dei grog [Supplément d’Ars Magica entièrement consacré au Royaume Divin (NdT)] – qui fut probablement le supplément le plus détesté et le plus moqué jamais produit.

Il y a toujours eu une distinction entre magie et miracles (extrêmement rares).

La plupart des premiers jeux de rôle de ma connaissance étaient des jeux de fantasy “à la Conan”, où la religion (surtout les parties métaphysiques) était dans les faits ignorée. Si elle avait un rôle à jouer, il s’agissait d’un temple ou d’un culte isolé, plutôt que d’avoir une portée métaphysique.

Joseph

N’oubliez pas non plus que la plupart des sorts religieux (et certains objets magiques), si ce n’est la plupart d’entre eux, trouvent leur origine soit dans les miracles bibliques, soit dans les récits de la vie des saints. Créer de la nourriture et de l’eau, toutes les différentes guérisons, bâtons en serpents…

Par contre, dans la campagne originale de Faucongris wiki, on nous dit qu’il y avait deux grandes églises loyales-bonnes principales, rivales l’une de l’autre. Elles ont fini par se transformer en croyances de Pholtus wiki et de Saint Cuthbert wiki, mais il y avait apparemment beaucoup de plaisanteries dans des détails comme l’une de ces églises ayant pour hymne “Ô Lumière Aveuglante” [une parodie de psaume ? (NdT)].

Delta

Excellent post, et je ne pourrais être plus d’accord. J’ai écrit un billet similaire ici en.

Pour ma part j’ai ressenti [les racines chrétiennes de D&D] plus comme une contradiction, et donc plus douloureusement mentalement que toi. Lorsque j’ai commencé, AD&D était déjà paru et je possédais des suppléments comme Gods, Demigods & Heroes : Supplement IV grog [pour OD&D], et Deities & Demigods grog, dont Gary Gygax affirmait dans la préface qu’il était partie intégrale de l’œuvre AD&D.

Donc, avoir une classe de clerc avec des titres de niveau de style catholique, et des sorts bibliques, mais sans culte et une seule liste de dieux païens m’a diablement désorienté pendant 20 ans.

C’est quand j’accédai enfin à OD&D en 2007 que je vis cette origine dont tu parles, et que je lus finalement la [classe de] prêtre croisé, qui évolua plus tard en prêtre païen.

Mais ça ne collait jamais bien ; j’avais le sentiment continuel qu’il y avait une fissure entre les attributs/pouvoirs et le contexte/société présumé, que je ne pouvais résoudre d’aucun des deux côtés. C’était contraire à toutes les œuvres pulp et/ou fantasy que je connaissais. Ça m’empêcha même de progresser dans mes tentatives de création de monde de jeu (cf. mon billet)

Ce que je vois dans OD&D, c’est l’hypothèse d’un prêtre croisé du Moyen Âge européen (livre 1), qui se trouve plongé dans des zones pleine de monstres de la mythologie grecque classique, perdus mais survivants (livre 2). Mais ça ne ressemble à aucun des univers de campagne publiés pour D&D, ni à aucun monde de fantasy auquel je puisse penser, donc pour moi on doit se débarrasser du clerc de D&D [en tant que contradiction ambulante (NdT)].

S'mon

J’ai quelque peu résolu la contradiction dans le décor de ma campagne en cours en faisant des clercs loyaux bons des prêtres du Soleil Invaincu – Sol Invictus wiki – dans un cadre vaguement basé sur le haut Moyen Âge de l’Europe occidentale, avec des influences chrétiennes et zoroastriennes lourdes et évidentes. De cette façon, ils peuvent être en même temps “chrétiens” et “païens”.

Dwayanu

Parmi les aspects de Chivalry & Sorcery qui m’ont d’abord séduit, il y avait le traitement des clercs et de l’Église. Lee Gold wiki a transformé ce modèle à bon escient dans son supplément “samouraï” Land of the Rising Sun grog.

En tant que joueur, je me souviens d’avoir pris Frère Tuck wiki comme premier modèle pour mon personnage.

Gygax met l’accent sur le médiéval (et en particulier le Moyen Âge tardif) dans D&D et AD&D. Ces JdR peuvent être difficiles à adapter à l’Âge hyborien wiki [de Conan le Barbare] – mais il convient bien au monde de Faucongris wiki !

James Maliszewski

Matthew : “Essayer d’être succinct à ce sujet n’a pas été une tâche facile, alors excuse-moi si j’ai perdu le fil de ce que je disais !”

Pas de problème. Cela fait un moment que je n’ai pas ouvert La Cité de Dieu, donc ma mémoire est tout aussi floue. Ma supposition était que tu parlais de la notion d’un Créateur tout-puissant et de nombreux êtres inférieurs (mais eux-mêmes créés), dont certains se font passer pour des dieux à part entière. Je pouvais facilement voir un décor fantastique où cette situation se produisait et qui permettait l’apparition du polythéisme avec la métaphysique sous-jacente du monothéisme.

Ian : “Dans Faucongris de Gygax, il n’y avait pas de divinités “raciales” proprement dites.”

C’est quelque chose que je savais et que j’approuve fortement. Je n’aime pas les panthéons raciaux dans les univers de fantasy et je préfère de loin voir les mêmes dieux vénérés à travers de nombreuses races/cultures, bien qu’avec de légères modifications pour refléter leurs points de vue différents.

Matthew James Stanham

James : “Ma propre supposition était que tu parlais de la notion d’un Créateur tout-puissant et de nombreux êtres inférieurs (mais eux-mêmes créés).”

En effet, et c’est plus ou moins le modèle de Tolkien, mais j’ai trouvé plus amusant de laisser les choses ambiguës (du moins pour les joueurs et les joueuses), en présentant plusieurs modèles théologiques qui peuvent se chevaucher et diverger de diverses manières dans leurs détails. Des réponses distinctes et absolues retirent tout le mystère d’une mythologie audacieuse !

Brian

Encore une fois, c’est vraiment intéressant de voir combien de personnes ont réfléchi à quelque chose qui m’a troublé au fil des années…

Parfois de bons mécanismes de jeu font une mauvaise théologie et, bien que j’aie habituellement joué à des campagnes avec une atmosphère d’Europe chrétienne médiévale (plutôt que “Et si l’adoration du panthéon nordique s’était poursuivie et avait néanmoins conduit à la construction de villes et de bibliothèques [et de cathédrales (NdT)] ?”), cela ne m’a jamais paru juste de dire “Désolé, tu es de niveau X donc Dieu ne répond à tes prières que X fois par jour”.

Pour faire face à cela, je me suis en partie appuyé sur Tolkien – les dieux elfes sont vénérés par les humains par l’intermédiaire de saints humains.

 (1) NdT : S’il y en a qui ne le savent pas… un des gros pouvoirs “naturels” du clerc est de repousser les morts-vivants en agitant son symbole sacré vers eux. Au bas niveau, le clerc les maintient à distance ; à haut niveau, il détruit les vampires. [Retour]

 (2) NdT : En fait, les chevaliers croisés utilisaient les lances et les épées, et y étaient autorisés parce que tuer un ennemi de la chrétienté est un “malicide”. Par contre, les évêques et autres religieux de profession amenés à combattre en bataille ne devaient pas “faire couler le sang”, et donc utilisaient des armes contondantes. Mais peut-être ce détail-là est-il historiquement faux. [Retour]

 (3) NdT : Par réaction à la panique morale ptgptb des années 1980-1990 qui accusait D&D de satanisme, Advanced Dungeons & Dragons effaça soigneusement toute référence aux religions monothéistes. [Retour]

 (4) NdT : Le chapelain de la Guilde des Rôlistes Chrétiens explique ici ptgptb qu'être bon signifie aller au-delà de “ne pas faire le mal”. [Retour]

 (5) NdT : Étant en train de maîtriser du Ars Magica, le fait de vouloir être historique avec un dieu potentiellement interventionniste est très perturbant quand on joue à l’époque de la quatrième croisade et de la répression cathare ! [Retour]

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Pour aller plus loin… hydre

D’autres articles traduits de Grognardia sur l’approche de la religion par les premiers JdR :

Bon pour la poubelle – au sujet de Deities & Demigods

Cults of Prax ; une rétrospective

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