La vérité sur votre préparation
© 2019 Phil Vecchione
Il y a quelques semaines, j’ai poussé un coup de gueule sur Twitter concernant quelque chose que je nomme la stigmatisation de la préparation (Prep-Shaming). C’est ce qui se passe lorsque quelqu’un se vante auprès de vous, ou à qui veut l’entendre, à quel point sa préparation fut rapide. Ça ressemble toujours à ça : « Préparer cette partie t’a pris quatre heures ; je prépare la mienne en 5 minutes en écrivant six mots sur un bout de papier ».
Voici un secret du gars qui a écrit un livre sur la préparation [Never Unprepared : The Complete Game Master’s Guide to Session prep édité chez Engine Publishing (NdT)]…
La longueur ou la brièveté de votre préparation n’est pas importante.*
Ce qui compte, c’est : avez-vous mené une super partie pour vous et vos joueur.ses ?
Voilà. C’est ça.
Pourquoi y a-t-il un astérisque ? Eh bien, il y a une mise en garde, que j’aborderai dans un petit moment.
Mais d’abord, parlons de la préparation.
Qu’est-ce que la préparation ?
La plupart des gens diront que la préparation inclut vos notes, les caractéristiques des monstres, les indices, etc. dont vous avez besoin lorsque vous menez votre partie. Ces gens n’ont que partiellement raison. Bien sûr, nous mettons ces éléments là-dedans ; parfois nous en mettons trop, parfois nous mettons les mauvaises choses. Mais tout ce que nous avons établi en disant ça est ce que la préparation EST. Nous devons comprendre son rôle, avant de définir ce que c’est pour nous.
La préparation est ce dont nous avons besoin pour nous sentir assez confiant.es pour mener une partie.
La préparation permet d’être préparé. Si vous êtes préparé.e à mener votre partie, alors cela signifie que vous êtes assez confiant.e pour la mener. Est-ce que ça veut dire que la partie sera bonne ? Non. La préparation ne détermine pas une bonne partie. Votre maîtrise, les joueurs et les joueuses la détermineront.
Mais si vous êtes confiant.e et détendu.e parce que votre préparation vous a préparé.e à mener votre partie, alors les chances qu’elle soit bonne sont beaucoup plus élevées que si vous êtes stressé.e et pétrifié.e quand vous ne trouvez pas les règles de catch avec un dragon .
La taille de votre préparation
Bon. Maintenant que nous savons que la préparation est le truc que nous utilisons pour nous donner confiance pour mener une partie, nous pouvons repartir de zéro et déterminer ce qu’il faut y mettre.
Mon livre Never Unprepared en parle très bien, alors je vais résumer. Mettez dans votre préparation les choses qu’en tant que MJ vous ne serez pas capable de faire de tête pendant que la partie se déroule. Il peut s’agir de
- plans,
- caractéristiques de monstres,
- indices,
- dialogues clés,
- règles pour nager en armure,
- etc.
N’y mettez pas des choses pour lesquelles vous êtes doué.e ; laissez votre cerveau s’en occuper.
En outre, des JdR différents impliquent une préparation différente. Une partie motorisée par le système Apocalypse grog nécessite peu de préparation [parce que l’aventure est créée avec les joueurs et les joueuses (NdT)] ; mais une enquête complexe qui utilise le système Gumshoe grog en nécessitera probablement davantage.
Donc, en fin de compte, votre préparation sera de la taille dont vous aurez besoin. Depuis 36 ans que je joue, ma préparation pour une partie unique de 4 heures a varié de 15-20 pages à 1, mais une chose est restée constante : peu importe sa taille, j’étais confiant en arrivant à la table. Cela m’a permis de me concentrer sur la maîtrise de bonnes parties.
Alors, ne laissez personne stigmatiser votre préparation et ne la comparez pas à celle d’autres personnes. Votre préparation est pour vous seulement.
Et l’astérisque, alors ?
Ah, oui. Cet astérisque. On devait parler de la mise en garde sur la taille de votre préparation.
Elle n’est de la mauvaise taille que si vous ne pouvez pas vous préparer dans l’intervalle de temps entre deux parties et que cela vous empêche de vous sentir confiant.e à la table – ou pire encore, vous oblige à annuler des parties parce que vous n’êtes pas prêt.e.
Donc, si vous jouez toutes les semaines, que vous écrivez 10 pages de préparation, et que vous pouvez le faire à chaque fois, alors tout va bien. Mais si vous jouez chaque semaine et que vous ne pouvez pas toujours finir ces 10 pages, alors vous devez changer quelque chose.
Les choses que vous pouvez changer :
- La fréquence de vos parties. Vous pouvez faire passer vos parties de hebdomadaires à bimensuelles et augmenter le temps entre les séances, pour terminer votre préparation ;
- Changer de JdR. Vous pouvez choisir de mener un jeu de rôle qui nécessite moins de préparation ;
- Vous pouvez vous procurez des aides de jeu pour vous aider dans votre préparation . Vous pouvez acheter des plans, des [nouvelles listes d’]objets magiques (1) ou d’autres choses sur DriveThruRPG , et les utiliser plutôt que de les créer vous-même ;
— Vous pouvez réduire ce que vous préparez . Déterminez quelles autres choses que vous pouvez éliminer de votre préparation, en vous basant sur ce que vous pouvez gérer dans votre tête. J’ai écrit il y a des années une série d’articles intitulée Prep-Lite gnomestew (en) [« la préparation légère »] qui détaillent certains de ces aspects, et cela se retrouve aussi dans Never Unprepared .
Au fur et à mesure que votre vie change, votre temps libre pour préparer va augmenter et diminuer. Des responsabilités supplémentaires telles que les enfants, les études supérieures, le boulot, etc. vont réduire chaque jour votre temps libre, et ça va bouffer votre préparation.
C’est à vous de décider comment résoudre ce problème. Souvent, il s’agit d’une combinaison des éléments énumérés. Pour moi, quand mes enfants sont nés, j’ai finalement fait trois de ces quatre choses. J’ai commencé par passer le rythme de mes parties de hebdomadaire à bimensuelle . Puis j’ai commencé à réduire ma préparation. Finalement, je suis passé à des jeux plus centrés sur l’improvisation et qui demandaient moins de préparation.
Continuez à vous préparer
Votre préparation est personnelle. Elle est faite par vous, pour vous, pour que vous l’utilisiez pour mener des parties extraordinaires. Ne tombez pas dans le piège [de penser] qu’elle doit être comme celle des autres. Elle doit être ce que vous voulez qu’elle soit. Le point le plus important est que vous arriviez à la partie et derrière l’écran en vous sentant confiant.e et prêt.e à passer un bon moment avec vos joueur.ses.
Au fil du temps, nos vies changent et nous devons souvent nous adapter afin de conserver ce sentiment de confiance à la table. Parfois, cela signifie que nous devons changer notre préparation et la perfectionner pour qu’elle soit plus concise.
Pour paraphraser un dicton populaire, « préparez-vous comme vous êtes. »
Racontez-moi comment votre préparation a changé avec le temps. Partagez quelques détails, mais évitez la stigmatisation.
Article original : The Truth About Your Prep
(1) NdT : …où les trouver sur Internet. Voici 3 objets magiques originaux chez nous.. [Retour]
Mention légale importante
Nous vous encourageons à faire un lien vers cette page plutôt que de la copier ailleurs, car toute reproduction de texte qui dépasse la longueur raisonnable d’une citation (c’est-à-dire, en règle générale, un ou deux paragraphes) est strictement interdite. Si vous reproduisez une grande partie ou la totalité du texte de cette page sans l’autorisation écrite de PTGPTB (version française), et que vous diffusez ladite copie publiquement (sites Web, blogs, forums, imprimés, etc.), vous reconnaissez que vous commettez délibérément une violation des lois sur le droit d’auteur, c’est-à-dire un acte illégal passible de poursuites judiciaires.
Ajouter un commentaire